L’irrigation en « goutte à goutte » est largement utilisée dans les domaines du maraîchage ou de l’horticulture. De nouvelles expériences ont démontré son intérêt dans le domaine des grandes cultures.

Les avantages du système de goutte à goutte sont nombreux.

Des avantages économiques

Son principe de faible pression est synonyme de faible consommation énergétique et de faible consommation en eau. L’efficience (calculée à partir du rapport entre la quantité d’eau mise à disposition des racines de la culture et de la quantité appliquée par l’équipement d’irrigation) pour le goutte à goutte de surface (GAG) est de 98 % !

Et des avantages agronomiques

Mais les arguments du goutte à goutte sont également agronomiques, permettant un apport d’eau au plus près des racines des plantes, sans mouiller le feuillage ou le végétal (évitant ainsi les maladies), sans influence du vent.
La technique permet aussi d’apporter des éléments fertilisants à la plante quel que soit son stade de développement.
Aussi, une fois installé, le système de goutte à goutte est peu mobilisateur de main d’œuvre.
Enfin, la souplesse du système est quasiment infinie : On peut planifier l’irrigation en prévoyant les débits, horaires et cycles d’irrigation en fonction des variations saisonnières et journalières, des conditions climatiques et du type de culture, dans le but de réduire au maximum la consommation d’eau.

Le goutte à goutte de surface

Le goutte à goutte de surface est constitué d'un tuyau en polyéthylène, à l'intérieur duquel on a implanté un goutteur à régime turbulent. Sa mise en œuvre est facile, puisqu'il suffit de dérouler le goutte à goutte sur le rang de culture manuellement ou à l’aide d’une machine. L’investissement est de 1 300 à 1 500 € par hectare et les tuyaux sont jetés en fin de campagne.

Le goutte à goutte enterré, solution innovante

Le goutte à goutte enterré (SDI, Subsurface Drip Irrigation) est une solution innovante, fonctionnant grâce à des gaines en polyéthylène de dernière génération qui peuvent être enterrées à une profondeur d’environ 30 cm. Ces gaines sont équipées de goutteurs (espacés de 40 à ou 50 cm, en général) présentant un débit qui reste proche du débit nominal, et avec une bonne uniformité, lorsqu’ils fonctionnent dans la plage de variation de pression (0,5-2.5 bars) recommandée par le fabricant.

Le caractère innovant de cet équipement réside dans le fait qu’il s’oppose à l’intrusion dans les goutteurs des particules du sol et des racines. De plus, les goutteurs sont dotés d’un système anti-siphon et la gaine se vidange automatiquement sitôt l’eau coupée. Ces caractéristiques les éloignent des systèmes testés il y a plus de vingt ans, comme les tuyaux poreux. Enfin, d’après les constructeurs, la durée de vie serait de l’ordre de vingt ans pour ce SDI. Dans la mesure où cette durée peut être effectivement atteinte, le SDI surpasserait largement d’un point de vue économique la technique du canon enrouleur. L’investissement pour un équipement de goutte à goutte enterré est de l’ordre de 2500 à 4 000 € par hectare.

En outre, le SDI permet le travail du sol en technique simplifiée sans avoir à démonter ou à déplacer le matériel comme c’est le cas avec certains systèmes d’aspersion, avec la couverture intégrale ou même le canon enrouleur.

Le goutte à goutte, longtemps cantonné à des cultures maraîchères, trouve aujourd’hui sa place en grandes cultures. L’exemple nous vient des producteurs italiens, confrontés à une énergie plus chère que la nôtre et adeptes de cette technique depuis dix ans pour leurs blés ou leurs maïs. Des installations ont été réalisées par Martineau Irrigation (filiale d’ICS) en Charente-Maritime, sur des parcelles de 30 et 150 hectares.